TRIBUNE / OCTOBRE 2022
Lorsque vous vous baladez dans les rues de Courbevoie, il y a de fortes chances pour que vous assistiez un ballet bien rôdé : une myriade de livreurs envahit les artères de la ville dès 7 h, se garant souvent en double file.
Outre les risques physiques que les livreurs font courir aux usagers les plus vulnérables (piétons, cyclistes…), ces stationnements gênants sont révélateurs d’un désintérêt de la municipalité pour les questions de logistique urbaine.
La rue de Bezons en est un exemple flagrant. Sur le trottoir situé côté impair ont été délimitées des aires de livraison. Ces emplacements sont importants pour l’activité économique. Ils permettent de sanctuariser les livraisons à destination des commerces et des établissements assurant un service d’intérêt général (écoles, crèches, pharmacies, etc.). Or, dans le cas de la rue de Bezons, ces aires ne sont pas utilisées par les professionnels du transport, tout simplement parce qu’elles ont été mal conçues. Un trottoir relativement haut et des bornes amovibles peu pratiques dissuadent les conducteurs-livreurs d’y stationner. L’occupation de la voirie devient donc anarchique dans Courbevoie, causant ainsi de fortes nuisances (bruit, congestion routière…). Ces difficultés ne sont pas propres à la rue de Bezons. Le phénomène s’observe dans toute la ville.
Par ailleurs, une autre nuisance est apparue depuis quelques mois rue Jean-Pierre-Timbaud. Une dark kitchen (cuisine destinée à la livraison de repas) s’est en effet installée le long du pont ferroviaire. Sous ce dernier nombreux sont les livreurs en scooter à attendre les commandes à distribuer sur toute la ville. Le bruit et le va-et-vient fréquent des deux-roues motorisés nuisent à la tranquillité des habitants du quartier. Nous avons interpellé la mairie lors du dernier conseil municipal.
Jusqu’à présent, les maires étaient relativement démunis face à la multiplication de ces dark stores. Le gouvernement vient de remédier au problème en clarifiant la réglementation : nombre de ces établissements sont désormais considérés comme des entrepôts et non comme des commerces. Ce qui devrait entraîner la fermeture de nombre d’entre eux.
Enfin, si nous voulons être acteurs de la transition écologique et énergétique, nous devons prendre conscience que les livraisons non essentielles assurées en 1 heure au moyen de véhicules thermiques doivent disparaître des centres-villes.